J'ai relaté plusieurs souvenirs relatifs à mon adolescence, âge déjà ô combien difficile. Si c'est dans Dallas que j'ai appris l'existence de l'homosexualité, c'est grâce à Beverly Hills que j'ai commencé à mieux cerner ma nature asexuelle.

En effet, dans un épisode de la saison 2, Brandon, Brenda et compagnie, partent en croisade pour faire installer des distributeurs de préservatifs à l'intérieur du collège. On trouve dans cet épisode un peu de tout : des parents horrifiés par ce qu'ils considèrent comme une incitation à la débauche, des parents conscients que quoi qu'ils fassent, leurs enfants auront des relations sexuelles trop tôt à leur goût, des considérations générales sur le fait d'avoir sa première relation sexuelle à un âge relativement jeune, ceux ayant sauté le pas disant à leurs amis encore vierges que finalement, cela peut attendre, et des ados angoissés à l'idée de traîner leur virginité comme un boulet encore longtemps. Mais surtout, on y trouve un personnage qui a pour la première exprimé ce que je ressentais : Donna (ben oui, le personnage joué par Tori Spelling...) répond à son petit ami qui se montre insistant pour qu'ils fassent l'amour pour la première fois, qu'elle n'a pas envie de coucher avec lui car en fait, elle n'a aucune envie de faire l'amour avec personne (oui je souligne). Cette phrase est longtemps restée dans ma mémoire car elle traduit exactement ce que j'ai toujours ressenti. Je n'ai envie de coucher avec personne, n'en ai jamais eu envie et cela est ainsi depuis toujours.

J'étais depuis peu entrée dans l'âge adulte quand j'ai entendu cette description avant l'heure de l'asexualité. Etant ado , je n'aurais pas été capable de faire cette constatation car je ne savais même pas que j'étais censée ressentir cette envie de relations sexuelles pour d'autres personnes. Je voyais que j'étais différente par les conséquences de mon asexualité, pas par sa nature même.