Par où commencer... Par le polycopié que la prof nous avait distribué, car, oui, hélas, I did it again comme dirait Britney, je n'ai gardé aucun souvenir précis de cette séance qui m'a autant passionnée qu'un cours sur la reproduction des fougères (même pas, les fougères m'ont plus intéressée, et grâce à elles j'ai même remonté ma moyenne de sciences nat' du trimestre, mais je digresse).

Le cours avait eu lieu à la fin de l'année scolaire, et je soupçonne que cette enseignante a agi de sa propre initiative car l'éducation sexuelle n'était pas prévue dans le cursus habituel. Un peu comme un vade-mecum qu'elle donnait aux ados que nous étions à l'époque pour nous aider à nous préserver des risques d'une sexualité sans protection. Intention louable, mais on ne pouvait pas faire plus éloigné de mes préoccupations.

Or donc, le polycopié présentait tous les moyens de contraception à notre disposition. Je me souviens que lorsque la prof a parlé du stérilet, je me suis demandé ce que j'avais bien pu faire pour mériter un cours aussi pénible (et dans le genre, il y avait déjà les cours de math et de physique...). J'ai consciencieusement conservé le document pour plus tard, pensant naïvement qu'il me servirait quand je m'ouvrirais à la sexualité, puisqu'on m'avait promis que c'était inévitable. Quelques années plus tard, à l'âge adulte, rien n'ayant changé chez moi, le papelard est allé à la corbeille avec d'autres vieux papiers inutiles.

Cette séance m'a cependant montré combien le désir sexuel doit être un besoin impérieux pour que les sexuels ne se laissent pas rebuter par des aspects aussi pesants que les risques de grossesse non désirée et les MST, chose qui n'est pas toujours aisée à comprendre pour un asexuel.